Thursday 13 October 2011

Volpaia Chianti Classico @ Osteria Mozza

Je suis allé à un "wine dinner" pour découvrir les Chianti Classico de Volpaia avant-hier, à Osteria Mozza au Marina Bay Sands.  Le dîner était animé par Federica Mascherano Stianti, qui était présentée comme "winemaker".  Bon, en fait, Federica fait partie de la famille propriétaire de Volpaia, mais ne "fait" pas vraiment (pas du tout) le vin.  Ce n'est pas bien grave, on a bien mangé et bien bu...  Il s'avère en fait que le vin est "designé" par un constulant, Riccardo Cottarella, que je connais très bien, pour avoir vendu de nombreux de ses vins dans un job passé.  Bref, c'est bien beau la famille, l'histoire et les beaux paysages, mais en réalité, le vin est un produit standard fabriqué par un "flying winemaker"! Federica s'est bien gardée de nous en faire part pendant le dîner...

Donc, on a goûté en apéro un blanc de Maremma, à base de Vermentino (connu sous le nom de Rolle en Provence), puis 4 différents rouges, de 2008 à 1998, trois en AOCG (équivalent de l'AOC française) et un en IGT (équivalent VDP français).  Je ne commenterai pas sur les vins ni sur les accords, même si un accord avec le AOCG 2001 et des tortellini au foie de volaille était très réussi.

Ce qui m'a frappé, par rapport à des dîners de vignerons français auxquels j'ai pu participer, c'est d'abord que Federica est très avenante et élégante. Elle est arrivée à 2h du matin la nuit précédente et a l'air en forme.  Elle parle un anglais presque parfait, elle connait assez bien les termes techniques du vin en anglais et s'exprime avec aise.  Ca change du "zis is euh raide wineu, made wiz euh Cabernet Sauvignon ande Syrah" qu'on entendrait d'un vigneron français.  Toujours côté présentation, Federica nous fait passer des petites brochures du domaine, sur un papier cartonné, type velin, agrémenté de jolies photos et bien traduit en Anglais.  Encore une fois, on est loin des dépliants kitsch de certains vignerons français parmi les plus connus....

Dernier point et non des moindres, les préférences de nos convives.  L'assistance du dîner était environ moitié-moitié locaux et "caucasiens" (entendez blancs: australiens, américains, français dans ce cas).  Et après un rapide tour de table, tout le monde donnait haut la main la palme à un "single-vineyard" (désolé, j'ai oublié le nom, je ne prends pas de notes et promis pour la suite, je prendrai des photos) millésimé 1998.  Ce vin était nettement plus évolué que les autres, même le 2001.  La couleur était très évoluée (rouge-brique très clair, vs. le rouge-violet soutenu des autres vins), les tanins complètement fondus et les arômes très tertiaires.  Ca sentait le sous-bois, le cuir etc. Bref, ce qu'on peut parfaitement attendre d'un vin rouge d'un certain âge.  Je trouve intéressant que ce soit ce type de vin qui plaise à tout le monde, car pour ma part, je l'ai trouvé d'un banal confinant à la nullité.  Ben oui c'est vieux, et alors?! J'en viens à me demander si la réaction des gens aux vins vieux n'est pas préformatée: en gros on a goûté un vin vieux une fois et on s'est souvenu que ce goût du vieux est bon, car rare et cher.   Bon, d'accord, un vin qui vieillit bien c'est rare, mais comme je dis souvent, un vin qui vieillit bien doit forcément être bon quand il est jeune et si il est bon jeune, pourquoi ne pas le boire tout de suite?  Ensuite, je trouve dommage que les vins rouges vieux se ressemblent tous.  A le sentir, je ne sais pas si il s'agit d'un vieux Médoc, d'un Chianti ou d'un Napa Valley.  A supposer qu'il avait une typicité jeune, il l'a complètement perdue au fil des ans.  J'irai même jusqu'à dire qu'après un certain temps tout se ressemble.  En sortant faire un tour (bon d'accord, fumer une clope), j'ai croisé un de mes amis sommelier,qui est pour moi un des plus balaises du coin, tout en restant humble et en ne se prenant pas trop au sérieux,  et j'aime bien discuter de vins de façon informelle avec lui.  Bref, je lui demande ce qu'il pense de ma théorie sur les vins rouges vieux et il est d'accord.  Il me dit qu'à part quelques rares exemples (Lafite-Rothschild?) les vins rouges vieux sont impossibles à différencier et que lui aussi ça le fait chier.  De plus, un vin vieux en vaut la peine, justement quand il paraît plus jeune que son âge.  C'est la fraîcheur et le dynamisme d'un vin de plusieurs décennies qui me surprend et me plaît, pas le fait que le vin ait  l'air "vieux", voire fatigué. Tout ça pour dire que  les locaux et les caucasiens, avec leurs références variées et leurs approches très différentes du goût s'accordent pour dire que le vin "vieux" (et qui en a tous les atouts) est le meilleur.  Il doit certainement y avoir un explication.

Les vins de Volpaia sont loins de m'avoir impressionnés, mais ça fait toujours plaisir de rencontrer des gens mus par un intérêt pour le vin.  On entend toujours des histoires différentes, on raconte nos meilleures expériences de vins ou de restaurants, on échange des bonnes adresses.  Notez quand même qu'il n'y avait que des particuliers à ce dîner, pas des professionnels, sans quoi, ça aurait certainement été une autre paire de manches.

Ah oui, j'ai failli oublier, des petits liens:

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